L’Escalier d’or (The Golden Stairs, 1880) est l’une des œuvres les plus envoûtantes du peintre britannique Edward Burne-Jones, figure majeure du mouvement préraphaélite et du symbolisme victorien. Conservée à la Tate Britain de Londres, cette peinture de grand format est un chef-d'œuvre de raffinement et de mystère, qui fascine par sa beauté silencieuse et son atmosphère onirique.
La scène représente une file de jeunes femmes descendant un escalier en colimaçon, vêtues de longues robes blanches aux plis délicats. Chacune porte un instrument de musique, mais aucune ne se regarde ni ne semble interagir. Leurs expressions sont impassibles, presque méditatives. Aucun récit évident n’est attaché à cette œuvre : tout est suggestion, rythme et grâce.
Burne-Jones s’inspire ici de l’art médiéval, de la mythologie, mais aussi de la musique et du rêve. Il ne cherche pas à raconter une histoire, mais à créer une harmonie visuelle, un moment suspendu hors du temps. La composition est d’une pureté formelle remarquable : les corps s’enchaînent comme une mélodie descendante, et la palette douce, aux tons ivoire, or pâle et gris perle, ajoute à l’effet d’évanescence.
L’Escalier d’or est une invitation à la contemplation, une œuvre où le silence devient poésie, et où la beauté pure élève l’âme.