Une respiration bleue, entre ciel et abîme
Avec No. 17, aussi connu sous le nom Green and Blue on Blue, Mark Rothko signe l’un de ses chefs-d’œuvre les plus contemplatifs. Peinte en 1951, cette œuvre illustre parfaitement la transition du peintre vers des compositions aux couleurs plus feutrées, méditatives, et d’une intensité émotionnelle profonde.
Une palette de silence
Trois grands champs de couleur se superposent : un bleu profond en arrière-plan, un vert posé comme une ombre légère, et un bleu plus clair suspendu au-dessus. Ces formes semblent flotter, comme des nuages ou des souvenirs dans un ciel mental. Rien n’est net, tout est suggéré.
« Une œuvre d’art vit par la communion avec le spectateur. C’est lui qui complète l’œuvre. » — Mark Rothko
Un espace d’introspection
Ce tableau n’impose rien, il invite. C’est une œuvre de lenteur, de silence. Le bleu n’est pas juste une couleur ici — c’est un état. Le vert, presque fantomatique, vient perturber cet équilibre et ouvrir un espace d’ambiguïté. L’ensemble est à la fois paisible et troublant.
L’intensité du non-dit
Comme souvent chez Rothko, la composition est simple, mais le ressenti est complexe. Chaque nuance, chaque transparence semble chargée de mémoire, de spiritualité. No. 17 est une œuvre qui ne se regarde pas, elle se ressent — dans le creux du ventre, dans le fond du regard.