Les Éléphants (1948) de Salvador Dalí est une œuvre surréaliste emblématique qui illustre à merveille la fascination de l’artiste pour les contrastes, le mystère et le monde des rêves. Ce tableau représente deux éléphants élancés, marchant sur des pattes démesurément longues et fragiles, semblables à des échasses, portant sur leur dos des obélisques inspirés de l’art classique.
Le paysage est typiquement dalinien : un décor désertique, baigné d’une lumière étrange, où le vide environnant amplifie la dimension symbolique des figures. Les éléphants, animaux traditionnellement associés à la force et à la puissance, apparaissent ici comme des créatures fragiles et presque irréelles, suspendues dans un équilibre instable. Les obélisques qu’ils transportent évoquent la mémoire, la vanité et la lourdeur du passé, en contraste avec la légèreté surnaturelle de leurs silhouettes.
Dalí joue sur la contradiction : des animaux massifs perchés sur des pattes fines comme des fils, une scène réaliste dans son exécution mais impossible dans sa logique. Cette tension traduit l’essence du surréalisme, où le rationnel et l’imaginaire se confondent.
Avec Les Éléphants, Salvador Dalí explore des thèmes universels : la fragilité du pouvoir, la mémoire écrasante et la précarité de l’existence. Ce tableau invite le spectateur à plonger dans un monde onirique où l’inconscient et le fantastique règnent en maîtres.