L'Atelier du peintre (1855), sous-titré "Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique et morale", est une œuvre majeure de Gustave Courbet qui reflète son engagement dans le réalisme tout en offrant une réflexion personnelle sur le rôle de l’artiste. Ce tableau imposant, mesurant plus de 3 mètres de large, présente une scène complexe où Courbet se place lui-même au centre, peignant dans son atelier, entouré de figures symbolisant la société.
À gauche de l'œuvre, on trouve les classes populaires, représentées par des personnages humbles : un mendiant, un fossoyeur, un prêtre. Ils incarnent les réalités sociales que Courbet a toujours voulu mettre en avant dans son art. À droite, des figures plus sophistiquées et intellectuelles, comme des amis de l’artiste, des écrivains, et des admirateurs, représentent le soutien artistique et moral que Courbet a reçu au cours de sa carrière.
Au centre, Courbet, en train de peindre, incarne l’artiste en pleine création, symbolisant la liberté et l’indépendance. Un enfant et une femme nue derrière lui rappellent les thèmes de l’innocence et de la nature, motifs récurrents dans son œuvre. La peinture qu’il est en train de réaliser dans la toile est un paysage, montrant l'importance de la nature dans son art.
L'Atelier du peintre est une allégorie visuelle de la société dans laquelle l’art, selon Courbet, occupe une place centrale. Ce tableau invite le spectateur à comprendre l’artiste non seulement comme un créateur, mais aussi comme un observateur et un acteur social, qui représente le monde tel qu’il est, avec ses tensions et ses contrastes.