La Femme qui pleure (1937) de Pablo Picasso est l’un des portraits les plus saisissants de sa carrière, et un prolongement direct de son chef-d’œuvre Guernica. Conservée à la Tate Modern de Londres, cette œuvre incarne la douleur universelle causée par la guerre et les violences du XXe siècle.
Le tableau représente le visage d’une femme en larmes, tenant un mouchoir qu’elle porte à sa bouche. Ses traits sont déformés par le cubisme : le nez, la bouche et les yeux semblent brisés en fragments, traduisant une souffrance intérieure insoutenable. Les lignes anguleuses et les formes éclatées accentuent cette impression de déchirement psychologique.
La palette vive – avec des rouges, des verts, des jaunes et des bleus – contraste avec le thème dramatique, créant une tension entre la violence des émotions et l’énergie des couleurs. Cette intensité chromatique traduit le cri silencieux de la douleur.
Picasso s’inspire ici de Dora Maar, sa compagne et muse, qu’il choisit comme figure symbolique de la souffrance. Mais au-delà du portrait individuel, La Femme qui pleure est une allégorie universelle, celle de toutes les victimes anonymes de la guerre et de l’oppression.
Avec ce tableau, Pablo Picasso transforme les larmes en icône picturale, une image éternelle de la tristesse, de la colère et de la résilience humaine.