La Charmeuse de serpents (1907) de Henri Rousseau, également surnommé "Le Douanier Rousseau", est une œuvre fascinante et énigmatique, qui plonge le spectateur dans un univers exotique et mystérieux. Ce tableau représente une femme nue, jouant de la flûte au milieu d’une végétation luxuriante, entourée de serpents envoûtés par sa musique. La scène se déroule dans une forêt dense et sauvage, éclairée par une lumière lunaire qui crée une atmosphère magique et surnaturelle.
Ce qui frappe immédiatement dans La Charmeuse de serpents, c'est l'exotisme et la naïveté de la représentation. Rousseau, qui n’a jamais voyagé dans des jungles tropicales, s'inspire d'images et de récits pour créer un paysage imaginaire. Les plantes, les animaux et la figure humaine sont traités avec une grande simplicité et des contours nets, caractéristiques de son style primitif. La végétation semble presque en suspension, tandis que les couleurs sombres et profondes, dominées par des verts intenses, accentuent l'atmosphère étrange et hors du temps.
La femme centrale, mystérieuse et presque mythique, incarne une figure de pouvoir, capable de maîtriser la nature à travers la musique. Les serpents, souvent symboles de danger ou de séduction, deviennent ici des créatures dociles sous l'influence de la charmeuse. Avec La Charmeuse de serpents, Rousseau invite le spectateur à plonger dans un monde de rêve et de fantaisie, où l’imagination et la nature sauvage coexistent de manière harmonieuse, créant une œuvre à la fois poétique et intrigante.